samedi 17 février 2018

Playlist du week end. #14

Feder - Breathe 


Vök - Waiting


Oh Wonder - Dazzle


L'ONE - Якутяночка (feat. Варвара Визбор)


Yaeji - Passionfruit 










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dimanche 11 février 2018

Let the rain wash away all the pain of yesterday.

Le macadam se laisse inonder par cette incessante pluie qui ruisselle dans Paris. Le gris s'est épris du ciel de la capitale. Et bientôt, même la Tour Montparnasse ne fait plus tache. Tout n'est plus que camaïeu livide, et l'apogée de l'uniformité. Les gouttes qui viennent à s'écraser se retrouvent bientôt étouffées par des millions d'autres. Et rien n'est plus qu'un bal humide et sans âme de ce Paris qui s'empourpre dans l'hiver. 

Quelques téméraires osent encore traverser les tumultes pour trouver refuge dans le café du coin, trempés jusqu'aux os. Il y a cette jeune femme, le cheveux en bataille et le mascara coulé. Sous son parapluie, elle cherche désespérément son amant qui jamais, ne daignera pointer le bout du nez. Il doit s'être oublié dans les bras d'une autre, impunément. Pendant qu'elle, l'attendra idiote, lui trouvant toutes les excuses du monde pour se persuader que c'est encore un chic type. 

Pourtant, dans ce lit qu'il désertera bientôt, comme tous les autres, il observe sa nouvelle conquête avec ce regard qu'il a servi à toutes les précédentes. Toutes celles qui y ont cru, qui ont voulu voir en lui, celui qu'elles ont toujours attendu. Toutes celles qui ont justifié ses silences, ses absences. Toutes celles qui ont refusé d'y voir un énième coup du destin. Toutes celles qu'il aura oublié dés demain. 

Morgane. ©




At have sommerfugle i maven.

- Allez, dis lui, répétait-elle, qu'est-ce que tu as à perdre dans le fond ? Rien. Alors il n'y a pas de réflexion à avoir. 

Je secouais la tête. Rien à perdre. N'a t-on jamais quelque chose à perdre ? On joue, à chacune des décisions de notre vie. Je regrette qu'elle ne l'ait pas encore compris. Parfois, il y a des choses qui sont bien pires que perdre la vie. Il y a ce creux, qui la nuit, nous envahit. Dés que le silence a refait surface. 

samedi 11 novembre 2017

La fête de trop.



05h51 - Centre ville de Londres.

Une pluie dégueulasse s'écrase sur le macadam de cette nuit noire, que seul un vieux lampadaire clignotant peine à distraire. Est-il trop tôt ? Ou bien trop tard ? Rien ne semble moins sûr dans l'Angleterre qui dort encore. L'accalmie nocturne n'est perturbée que par le bruit de cet ivrogne qui crie à la gueule du monde, incapable de se redresser, dans un tintement de verre. Certainement une énième bouteille. Il finira par s'endormir, comme tous les jours, lorsque l'aube se pointera, et que le monde reprendra ses droits. Avant  de recommencer, la nuit suivante, accompagné d'un autre tintement. Cigarette bordant la lèvre inférieure et regard brumeux, Max observe cette valse nocturne, tapi dans l'obscurité et le silence nocturne. Il devrait avoir regagné l'appartement qu'il occupe, quelques rues plus loin. Ou partir. Partir, c'est bien. Courir le monde et s'abandonner dans son immensité. Mais il est incertain que la solution à la morosité perpétuelle se trouve de l'autre côté d'une montagne ou d'un océan. Alors il se résigne et frappe dans cette canette rouillée avant de poursuivre sa route. Le jour commence à poindre, et il est déjà trempé. 



Morgane.©


vendredi 8 septembre 2017

Requin-Tigre. #7

Tu vois, je t'écris de l'autre bout du monde. Je t'écris ces mots que tu ne liras jamais, et toutes ces mélodies que je ne sais plus jouer. Parce que j'ai tout perdu, en te perdant toi. J'aurais voulu pouvoir t'entendre rire une dernière fois, plutôt que cette porte qui n'a de cesse de claquer, encore et encore, dans cette nuit qui n'en finit plus. J'aurais voulu embrasser ce sourire, si rare pour être signifié. Et cette moue qui parait tes lèvres, bien souvent boudeuse, et qui a su me faire chavirer. J'aurais voulu tout te montrer, mais je me suis noyé dans ce monde qui n'est pas le tien et dans ces conneries qui font ma vie. Ah oui, j'en aurais voulu des choses. Je t'aurais voulu entière, te chérir, t'emplir de mon amour, et te promettre l'éternité, le toujours. Mais tu es déjà loin, bien trop loin de moi, coincé dans cette existence qui a perdu tout son sens. Cette vie qui n'est qu'une mascarade sans toi, que ton absence a rendu insupportable, et dont je finirai par démissionner, misérable. 


Morgane.©


dimanche 25 juin 2017

Playlist du week end. #13

The George Kaplan Conspiracy - Paul's Return


Moderator - Words Remain (Vinyl extended version)


GooMar - I forgot why


Feder - Goodbye feat. Lyse


L'impératrice - Parfum Thérémine 




samedi 10 juin 2017

L'amour et la violence

Tu te balades, tu la balades. Les grands Boulevards, vous les connaissez par coeur. Mais elle continue de s'extasier. Sûrement pour te donner de l'importance. Et pour la vingtième fois, tu vas lui conter l'anecdote insignifiante de cette femme qui traversa sans regarder. Pour te donner de la contenance. Pour lui en apprendre. Encore. Il faut dire que tu as un don pour raconter. Comme elle pour jouer les étonnées. Vous vous êtes tout de même bien trouvés.

La nuit, elle se donne l'air effarouché. Il n'y a que comme cela que tu sais l'aimer, lorsqu'elle est intimidée. Ça tire plus de la véhémence que de la romance. Parce que vous vous donnez. Beaucoup trop. Et sans condition. La passion et la fougue. Ça aurait pu être doux. Ça vous a rendu fous. Incapables de se supporter. Incapables de s'éloigner. Vous avez signé pour un amour inconditionné, où plus rien n'a de sens. L'amour, la haine, la violence. 

C'est fatiguant, c'est assommant, ce jeu incessant. S'accrocher, pour mieux se blesser. S'épuiser, puis recommencer. S'aimer, se détester. Sans jamais se quitter. Vous en gardez pourtant quelques blessures, quelques gravures. Comme une collection absurde et tordue, de souvenirs qui toujours vous torturent.


Morgane.©